Les problèmes financiers ont explosé
Les problèmes financiers ont explosé.
Le déficit prévu pour 2025 est considérable : – 70 000 € (sur un budget de 280 000 €). Il pourrait encore augmenter, car il tient compte de demandes d’appels à projets et de subventions pour lesquelles les réponses peuvent être positives ou négatives.
57% de ce déficit sont liés à la non-ouverture des permanences “HSP” (marché public de la région Nouvelle-Aquitaine) à Moncoutant depuis le 1er janvier, malgré le travail remarquable de partenariat et de réseau de la formatrice, en lien avec le GRETA (pour qui CLÉ est sous-traitant). Les conditions d’entrée de la région sont plus restrictives que l’an dernier. Le maillage territorial du marché public est difficile à comprendre. Pas d’apprenant donc pas de paiement pour l’association CLÉ qui pourtant assume financièrement la ressource humaine liée. Même avec un démarrage prochain, CLÉ ne pourra pas rattraper 5 mois perdus, sur les 6 mois restants en 2025.
Le conseil d’administration a souhaité se retirer de l’HSP Moncoutant, et prévoyait un licenciement. En parallèle, le commissaire aux comptes a placé CLÉ en procédure d’alerte, identifiant un défaut de paiement au 3ème trimestre.
Le conseil d’administration et le bureau ont cherché nombre de solutions comptables, qui soient aussi humaines, réalisables, respectant les valeurs de CLÉ.
Nous n’en avons pas trouvé.
Nous avons refusé les hypothèses incluant des emprunts bancaires et endettements.
Déterminés oui. Mais pas d’obstination déraisonnable. Pas d’acharnement.
Nous avons posé la limite pour CLÉ.
À CLÉ, dans les prochains mois, nous allons vers :
- la fin des contrats pour toutes les salariées :
- le non-remplacement de Marylène faisant valoir ses droits à la retraite,
- le non renouvellement du CDD de Salya,
- la fin des contrats de toutes les salariées en CDI, Alice, Carine, Cécile, Clarisse, Sabine.
- l’arrêt de l’accueil des apprenantes et apprenants à CLÉ dans les prochains mois,
- une procédure collective judiciaire vers la fin de l’activité de l’association.
Ces informations ouvrent des questions. Quand ? Comment ? De nombreuses réponses manquent. Le conseil d’administration travaille avec le commissaire aux comptes et un mandataire judiciaire qui sera nommé prochainement.
À la veille de ses 40 ans en 2026, CLÉ va s’arrêter en 2025.
Qui pour accompagner et former aux savoirs de base, pour lutter contre l’illettrisme sur le territoire ? CLÉ a accueilli 250 apprenants en 2024. Nos partenaires professionnels de l’action sociale et de l’insertion nous questionnent déjà. Là aussi, les réponses manquent.
Les raisons sont multiples :
- la baisse des prestations de services vendues (région Nouvelle-Aquitaine et autres contrats de formation (de 160 000 € en 2024 à 129 000 € prévues début 2025), voir graphique bas de page.
- la non-ouverture des permanences HSP de Moncoutant (- 40 000€ pour l’année).
- la baisse des subventions (de 83 000 € en 2024 à 34 000 € prévues début 2025)
- la multiplication des appels à projets, qui remplacent des financements de fonctionnement,
- l’augmentation des salaires,
- la grande fragilité financière depuis 2021,
- les épuisements individuels et collectifs dans une course effrénée à la diversification des financements,
- l’inflation ;
Merci à tous les financeurs publics et privés de CLÉ ces dernières années.
Merci à la Ville de Parthenay pour la signature d’une convention pluriannuelle.
Merci au CIAS de Parthenay-Gâtine pour son soutien fidèle.
Merci au Département des Deux-Sèvres pour son soutien de fonctionnement des nombreuses années passées. Nous regrettons qu’il ait été arrêté et remplacé par un appel à projets.
Nous déplorons que la marchandisation des actions de formation et d’utilité sociale soit devenue la règle pour la région Nouvelle-Aquitaine.
Nous sommes tristes
Les apprenants, les salariées et bénévoles, vont tous perdre beaucoup. Parthenay, la Gâtine, les Deux-Sèvres vont aussi perdre beaucoup, l’assemblée générale et le rapport d’activités de CLÉ l’ont montré une nouvelle fois.
Nous sommes tristes pour les salariées, pour les apprenants que nous n’accueillerons plus, pour les bénévoles, pour l’histoire de CLÉ et pour la société.
À nous tous de mettre autant d’humanité, de solidarité et de soutien que possible dans les étapes des mois qui viennent.
Et à nous tous d’imaginer des suites possibles pour les apprenants.
L’équipe salariée est en effectif réduit en ce printemps 2025 ; avec le conseil d’administration, chacun fait au mieux. Nous comptons sur votre bienveillance.
Nous nous tenons à votre disposition. Vous pouvez contacter le conseil d’administration à contact@associationcle.fr. Nous tenons aussi à la disposition de tous, les documents comptables et informations.
Le conseil d’administration de l’association CLÉ
Et ailleurs ?
Et ailleurs ?
- Depuis 2019, le réseau CORAPLIS (Coordination régionale des Actions de Proximité de Lutte contre l’Illettrisme et d’accès aux Savoirs) constate de grandes difficultés financières dans de nombreuses structures : licenciements de tous les salariés, arrêt des activités de formations, liquidations judiciaires en Charente ou Vienne, etc. Par exemple l’ALSIV à Poitiers, créée en 1986 comme CLÉ.
- En janvier 2025, un article dans la revue professionnelle « Actualités Sociales Hebdomadaires » titrait : « Le secteur des organismes de formation associatifs s’achemine vers un plan social à bas bruit et de grande ampleur ».
- L’économie sociale et solidaire craint la destruction de 186.000 emplois en 2025.
- Le secteur associatif souffre, en silence, et la cohésion sociale est mise à rude épreuve.
Extrait du rapport financier de l’Assemblée générale du 17 avril 2025 :
Note : les comptes 2024 affichent un excédent de 4 641,07€ et ont été certifiés par le Commissaire aux comptes.
Lu et écouté dans les médias locaux :
Nouvelle République 17 avril 2025 : Parthenay : les larmes ont coulé, l’association Clé va arrêter ses activités
Radio Gâtine 18 avril 2025 : L’association CLÉ va cesser ses activités en 2025
Courrier de l’Ouest 18 avril 2025 : « Pas d’acharnement comptable » : les chiffres ont raison de l’association Communiquer lire écrire
